Le terme d'azulejos (de l'arabe "al zulaydj", pierre polie, et non pas de l'espagnol "azul", bleu, étymologie qui semble évidente puisque la couleur bleue est la plus fréquemment utilisée) désigne un ensemble de carreaux de faïence (un azulejo) assemblés en panneau mural. Merci à José pour son site ici et ses docs, ici.
Par la suite cet art transita par l'Andalousie, pour revenir définitivement au Portugal. Traité et adopté par les portugais, l'artisanat consistant à travailler les azulejos a évolué, s'est transformé, s'est modernisé, et est devenu au fil du temps, inventif, et un moyen d'expression, un art à part entière, et une spécificité bien portugaise.
Les premiers azulejos portugais sont bleus (azul) sur fond blanc, et datent de 1584. A partir de là l'azulejo se répand à travers le Portugal à la vitesse de la lumière. On en trouve partout, à chaque coin de rue, ornant les façades, les jardins, les églises, les monuments...
L'azulejo, c'est quoi?
L'azulejo est une plaque céramique peinte en bleu et blanc, généralement de forme carrée et de dimensions variables, dont un des côtés est vitrifié. Voila une définition basique de l'azulejo. L'Azulejo a suivi les modes, les courants, l'histoire. Du XVè au XVIIè siècle, il évolua, passant de formes géométriques, au style baroque, puis adopta le style rococo abandonnant ainsi la bichromie (bleu et blanc) pour acquérir d'autres couleurs.
Au 18è siècle, la première école portugaise consacrée à cet art des azulejos est créée. A partir de là et jusqu'a nos jours, le génie créatif des peintres portugais n'aura de cessera d'être révélé à travers ce mode d'expression.
Aujourd'hui l'art de travailler les azulejos redevient à nouveau un art de création et un moyen d'expression artistique à part entière. Le mode de fabrication traditionnel des azulejos demeure donc un peu partout à travers le Portugal.
Économie & fabricants...
Au Portugal il existe un réel savoir-faire dans le domaine de la céramique (porcelaine, faïence, grès), ainsi d'ailleurs que dans celui de la verrerie-cristallerie, ou encore dans celui de l'orfèvrerie. Et en fait, les arts de la table en général sont une spécialité que les portugais maîtrisent à merveille.
Le secteur de la céramique comprend environ 900 fabricants. 5% d'entre eux réalisent 40% du chiffre d'affaires global du secteur. Le chiffre d'affaires annuel de ce secteur représente environ 600 Millions d'Euros.
Le saviez-vous?
- Caldas da rainha est la capitale de la faïence et de la céramique. Mi-novembre, la fête nationale de la céramique y a donc lieu pendant 3 jours, dans le parc D. Leonor.
- Souvent, dans de nombreuses villes ou villages du Portugal, les plaques signalant les noms des rues, sont réalisées en azulejos. Ouvrons l'œil!
Question vaste, tellement les azulejos sont présents partout, du nord au sud du pays. Dans les rues, les jardins, les fontaines, les églises, les édifices, les murs... Les azulejos ornent le pays tout entier.
A Lisbonne, quelques lieux à voir...
- L'église São Vicente de fora (panneaux d'azulejos du 18è, représentant des fables de la fontaine).
- Le Musée national de l'azulejo installé dans le couvent Madre de Deus, présente de très belles pièces. L’une d'entre elles, à l'étage supérieur du cloître, représente Lisbonne avant le Tremblement de Terre de 1755. Il est situé au Couvent de «Santa Ana», à Lisbonne. Sa construction a été ordonnée, en 1509, par la reine "D. Leonor", épouse du roi "D. João II". La principale collection possède 7271 pièces.
En 1550, l’actuelle église Madre de Deus est construite, sous l’ordre de "El Rei D. João III". Dans ce temple, le bois sculpté et les «azulejos» représentent un des meilleurs exemples de l'Art Baroque au Portugal. - Palais du marquis da fronteira, ici: à l'intérieur, et dans les jardins.
Ces carreaux ou ces panneaux peuvent utiliser des motifs géométriques ou des représentations figuratives. On les trouve de longue date dans les intérieurs de bâtiments mais aussi en revêtement extérieur de façade. Cet art qui s'est développé dans toute la péninsule Ibérique a été importé par les Maures lors de leur occupation. D'abord non-figuratives (interdiction de la figuration dans les préceptes de l'Islam), les décorations deviennent figuratives avec l'essor de la faïence dans toute l'Europe et notamment dans les Flandres (voir le musée de l'hospice Comtesse à Lille). Si Séville, pour l'Espagne, possède de magnifique panneaux, et si Mexico s'enorgueillit de sa "Casa de los azulejos", cet art s'est particulièrement développé au Portugal et dans ses anciennes colonies (Brésil, comptoirs d'Asie - Macao et Goa...) Azulejos de Paço de São Cipriano, Tabuadelo. Aujourd'hui, de magnifiques panneaux ornent l'intérieur de la gare de Porto, le Palais des Marquis de Fronteira ou la petite chapelle São Lorenço dans la province de l'Algarve. Plus modestement, des panneaux modestes se trouvent utilisées pour des représentations religieuses ou à des fins signalétiques. Enfin, les azulejos disposent de leur musée à Lisbonne et des ateliers s'emploient à poursuivre leur adaptation à la modernité. (Voir les réalisations dans le métro de Lisbonne, les photos plus bas)
Le musée national de l’Azulejo se trouve dans le quartier de Santa Apolonia – situé au nord de l’Alfama – et plus exactement au nord-est de la gare ferroviaire internationale du même nom. Comme son nom l’indique, il s’agit du plus important musée portugais consacré aux azulejos. Ces derniers sont des carreaux de faïence, peints et vernis, assemblés pour former une œuvre représentative d’un paysage ou de personnages: c’est une technique, typique du Portugal.
Ci-dessus en image: la représentation de l'épisode de la bataille d'Aljubarrota (1385) entre les Portugais et l'armée castillane. (Lisboa, Pavilhão Carlos Lopes).
La bataille d'Aljubarrota qui eut lieu l'après-midi du 14 août 1385, entre les troupes portugaises commandées par Jean Ier de Portugal et D. Nuno Álvares Pereira renforcées par un contingent d'archers anglais, et l'armée castillane de Jean Ier de Castille renforcée à son tour par un important contingent de chevaliers français.
La bataille se déroula aux alentours de la ville d'Aljubarrota, entre Leiria et Alcobaça, dans le centre du Portugal. Malgré la supériorité numérique des Castillans (5 fois plus nombreux que les Portugais), les Portugais en sortirent largement vainqueurs, mettant un terme à la crise de 1383-1385, et confirmant Jean Ier comme roi de Portugal, le premier de la légendaire dynastie d'Aviz.
Quelques liens
- Aller sur le site de l’Institut Camões, ici.
- Aller sur le site de la ceramica do carcavelos
- D'autres infos ici!
- Un carnet de voyage là.
Mon ami João m'explique que l'on voit une représentation de la vie de Saint Antoine de Padoue qui est né à Lisbonne, et donc lisboète.
Ferdinand de Bulhoes dit Antoine de Padoue (Antoine de Lisbonne au Portugal) surnommé aussi «le Thaumaturge» (1195 - 13 juin 1231) est un docteur de l'Église, saint de l'Eglise catholique romaine d'origine Portugaise ayant vécu en Italie (on le fête le 13 juin).
Il fut canonisé dès le 30 mai 1232 par le pape Grégoire IX. Le culte de saint Antoine de Padoue se répandit surtout aux XVe et XVIe siècles. Il devint le saint national du Portugal, et les explorateurs alors le firent connaître du monde entier. Il est ainsi le patron des marins, des naufragés et des prisonniers, mais aussi celui des pauvres, des animaux, des oppressés, des femmes enceintes, des affamés, des cavaliers, des natifs américains ou amérindiens, le patron contre la stérilité. À partir du XVIIe siècle, saint Antoine de Padoue fut également invoqué pour retrouver les objets perdus, puis pour recouvrer la santé, et enfin pour exaucer un vœu. L'idée d'invoquer saint Antoine pour retrouver les objets perdus vient du fait qu'un voleur qui lui avait dérobé ses commentaires sur les Psaumes se sentit obligé de les lui rendre. Voici l’incantation que j’entendais ma grand-mère réciter petite : « Saint-Antoine de Padoue, vous qui faites trouver tout, faite moi trouver mon « objet » égaré ! » Si l’objet est retrouvé, alors il faut penser à mettre une petite pièce dans le tronc de l’Église à son attention.
Ses attributs: bure franciscaine, l'Enfant Jésus, une mule, un livre, des poissons, un cœur enflammé, un lys.
Le dimanche 23 novembre, midi dans la ligne Rouge du métro. Nous venons d'attendre 1/2 heure la ligne verde en interruption pour une durée indéterminée ('o metrô é interrompida por um período indeterminado devido a um terremoto simulado') à "Baixa-Chiado". Finalement la métro arrive et, nous descendons à "Alameda" le départ de la ligne Rouge et nous allons au terminus "Oriente". Là-bas nous seront sur le site de l'Expo Universelle ou Mondiale de 1998. Nous allons voir "lo oceanário"! Des photos dans les stations...