samedi 29 novembre 2008

Azulejos

Azulejos?
Le terme d'azulejos (de l'arabe "al zulaydj", pierre polie, et non pas de l'espagnol "azul", bleu, étymologie qui semble évidente puisque la couleur bleue est la plus fréquemment utilisée) désigne un ensemble de carreaux de faïence (un azulejo) assemblés en panneau mural. Merci à José pour son site ici et ses docs, ici.
L'azulejaria est un art décoratif qui caractérise le Portugal. Cet art consiste à peindre des carreaux de faïence émaillée (azulejos ) suivant un procédé bien spécifique. C'est un art décoratif typique du Portugal. Si le Portugal est le pays bleu, les azulejos y sont pour beaucoup. En effet, du nord au sud du pays ces carreaux de faïence appelés azulejos ornent palais et églises, fontaines et maisons. Sous des formes et des dimensions diverses, les azulejos recouvrent parfois des pans de mur entiers. Il est difficile de ne pas en apercevoir.
Les origines de cet art dans sa forme primaire émaneraient probablement de l'artisanat maure. Les azulejos auraient été introduits au Portugal après la prise de Ceuta (Maroc), par les Portugais en 1415.
Par la suite cet art transita par l'Andalousie, pour revenir définitivement au Portugal. Traité et adopté par les portugais, l'artisanat consistant à travailler les azulejos a évolué, s'est transformé, s'est modernisé, et est devenu au fil du temps, inventif, et un moyen d'expression, un art à part entière, et une spécificité bien portugaise.
Les premiers azulejos portugais sont bleus (azul) sur fond blanc, et datent de 1584. A partir de là l'azulejo se répand à travers le Portugal à la vitesse de la lumière. On en trouve partout, à chaque coin de rue, ornant les façades, les jardins, les églises, les monuments...


L'azulejo, c'est quoi?
L'azulejo est une plaque céramique peinte en bleu et blanc, généralement de forme carrée et de dimensions variables, dont un des côtés est vitrifié. Voila une définition basique de l'azulejo. L'Azulejo a suivi les modes, les courants, l'histoire. Du XVè au XVIIè siècle, il évolua, passant de formes géométriques, au style baroque, puis adopta le style rococo abandonnant ainsi la bichromie (bleu et blanc) pour acquérir d'autres couleurs.

Génie créatif portugais...
Au 18è siècle, la première école portugaise consacrée à cet art des azulejos est créée. A partir de là et jusqu'a nos jours, le génie créatif des peintres portugais n'aura de cessera d'être révélé à travers ce mode d'expression.
Au 19è siècle, la fabrication des azulejos s'est industrialisée, et la production en masse fit ainsi perdre le côté unique des pièces fabriquées. On passa alors à l'azulejo de décoration, support décoratif, reproduit-en de multiples exemplaires. On plongeait dans l'art contemporain.
Aujourd'hui l'art de travailler les azulejos redevient à nouveau un art de création et un moyen d'expression artistique à part entière. Le mode de fabrication traditionnel des azulejos demeure donc un peu partout à travers le Portugal.

Économie & fabricants...

Au Portugal il existe un réel savoir-faire dans le domaine de la céramique (porcelaine, faïence, grès), ainsi d'ailleurs que dans celui de la verrerie-cristallerie, ou encore dans celui de l'orfèvrerie. Et en fait, les arts de la table en général sont une spécialité que les portugais maîtrisent à merveille.
Le secteur de la céramique comprend environ 900 fabricants. 5% d'entre eux réalisent 40% du chiffre d'affaires global du secteur. Le chiffre d'affaires annuel de ce secteur représente environ 600 Millions d'Euros.

Le saviez-vous?

  • Caldas da rainha est la capitale de la faïence et de la céramique. Mi-novembre, la fête nationale de la céramique y a donc lieu pendant 3 jours, dans le parc D. Leonor.
  • Souvent, dans de nombreuses villes ou villages du Portugal, les plaques signalant les noms des rues, sont réalisées en azulejos. Ouvrons l'œil!
Où voir des azulejos?
Question vaste, tellement les azulejos sont présents partout, du nord au sud du pays. Dans les rues, les jardins, les fontaines, les églises, les édifices, les murs... Les azulejos ornent le pays tout entier.

A Lisbonne, quelques lieux à voir...
  • L'église São Vicente de fora (panneaux d'azulejos du 18è, représentant des fables de la fontaine).
  • Le Musée national de l'azulejo installé dans le couvent Madre de Deus, présente de très belles pièces. L’une d'entre elles, à l'étage supérieur du cloître, représente Lisbonne avant le Tremblement de Terre de 1755. Il est situé au Couvent de «Santa Ana», à Lisbonne. Sa construction a été ordonnée, en 1509, par la reine "D. Leonor", épouse du roi "D. João II". La principale collection possède 7271 pièces.
    En 1550, l’actuelle église Madre de Deus est construite, sous l’ordre de "El Rei D. João III". Dans ce temple, le bois sculpté et les «azulejos» représentent un des meilleurs exemples de l'Art Baroque au Portugal.
  • Palais du marquis da fronteira, ici: à l'intérieur, et dans les jardins.
Des stations de métro sont ornées d'azulejos : station cidade universitaria (tableau «le metro»), station alto dos moinhos (écrivains portugais), station jardim zoologico (animaux), Ligne gaivota (ombres du marquis de pombal)

Portail Histoire de l'art
Ces carreaux ou ces panneaux peuvent utiliser des motifs géométriques ou des représentations figuratives. On les trouve de longue date dans les intérieurs de bâtiments mais aussi en revêtement extérieur de façade. Cet art qui s'est développé dans toute la péninsule Ibérique a été importé par les Maures lors de leur occupation. D'abord non-figuratives (interdiction de la figuration dans les préceptes de l'Islam), les décorations deviennent figuratives avec l'essor de la faïence dans toute l'Europe et notamment dans les Flandres (voir le musée de l'hospice Comtesse à Lille). Si Séville, pour l'Espagne, possède de magnifique panneaux, et si Mexico s'enorgueillit de sa "Casa de los azulejos", cet art s'est particulièrement développé au Portugal et dans ses anciennes colonies (Brésil, comptoirs d'Asie - Macao et Goa...) Azulejos de Paço de São Cipriano, Tabuadelo. Aujourd'hui, de magnifiques panneaux ornent l'intérieur de la gare de Porto, le Palais des Marquis de Fronteira ou la petite chapelle São Lorenço dans la province de l'Algarve. Plus modestement, des panneaux modestes se trouvent utilisées pour des représentations religieuses ou à des fins signalétiques. Enfin, les azulejos disposent de leur musée à Lisbonne et des ateliers s'emploient à poursuivre leur adaptation à la modernité. (Voir les réalisations dans le métro de Lisbonne, les photos plus bas)
Musée de l'Azulejo (Lisbonne)
Le musée national de l’Azulejo se trouve dans le quartier de Santa Apolonia – situé au nord de l’Alfama – et plus exactement au nord-est de la gare ferroviaire internationale du même nom. Comme son nom l’indique, il s’agit du plus important musée portugais consacré aux azulejos. Ces derniers sont des carreaux de faïence, peints et vernis, assemblés pour former une œuvre représentative d’un paysage ou de personnages: c’est une technique, typique du Portugal.
Ci-dessus en image: la représentation de l'épisode de la bataille d'Aljubarrota (1385) entre les Portugais et l'armée castillane. (Lisboa, Pavilhão Carlos Lopes).
La bataille d'Aljubarrota qui eut lieu l'après-midi du 14 août 1385, entre les troupes portugaises commandées par Jean Ier de Portugal et D. Nuno Álvares Pereira renforcées par un contingent d'archers anglais, et l'armée castillane de Jean Ier de Castille renforcée à son tour par un important contingent de chevaliers français.
La bataille se déroula aux alentours de la ville d'Aljubarrota, entre Leiria et Alcobaça, dans le centre du Portugal. Malgré la supériorité numérique des Castillans (5 fois plus nombreux que les Portugais), les Portugais en sortirent largement vainqueurs, mettant un terme à la crise de 1383-1385, et confirmant Jean Ier comme roi de Portugal, le premier de la légendaire dynastie d'Aviz.


Quelques liens

Ci-dessous, mes photos:
Cette image ci-dessus est prise après notre visite au Castel São Jorge, et sur cette façade en descendant vers le Rossio pour aller manger un "poulet-frites" et ainsi couper un peu avec les menus de types portugais, il est presque 14h30 ce samedi 21 novembre 2008. Le restaurant se situe je pense dans la Travessa de Santo Antão, n°11 (Derrière la praca Dom Pedro IV, côté théatre National, dans le Rossio, Metro: Restauradores): Bon Jardim, Re(i)z dos Frangos.
Mon ami João m'explique que l'on voit une représentation de la vie de Saint Antoine de Padoue qui est né à Lisbonne, et donc lisboète.

Ferdinand de Bulhoes dit Antoine de Padoue (Antoine de Lisbonne au Portugal) surnommé aussi «le Thaumaturge» (1195 - 13 juin 1231) est un docteur de l'Église, saint de l'Eglise catholique romaine d'origine Portugaise ayant vécu en Italie (on le fête le 13 juin).
Il fut canonisé dès le 30 mai 1232 par le pape Grégoire IX. Le culte de saint Antoine de Padoue se répandit surtout aux XVe et XVIe siècles. Il devint le saint national du Portugal, et les explorateurs alors le firent connaître du monde entier. Il est ainsi le patron des marins, des naufragés et des prisonniers, mais aussi celui des pauvres, des animaux, des oppressés, des femmes enceintes, des affamés, des cavaliers, des natifs américains ou amérindiens, le patron contre la stérilité. À partir du XVIIe siècle, saint Antoine de Padoue fut également invoqué pour retrouver les objets perdus, puis pour recouvrer la santé, et enfin pour exaucer un vœu. L'idée d'invoquer saint Antoine pour retrouver les objets perdus vient du fait qu'un voleur qui lui avait dérobé ses commentaires sur les Psaumes se sentit obligé de les lui rendre. Voici l’incantation que j’entendais ma grand-mère réciter petite : « Saint-Antoine de Padoue, vous qui faites trouver tout, faite moi trouver mon « objet » égaré ! » Si l’objet est retrouvé, alors il faut penser à mettre une petite pièce dans le tronc de l’Église à son attention.
Ses attributs: bure franciscaine, l'Enfant Jésus, une mule, un livre, des poissons, un cœur enflammé, un lys.

Le dimanche 23 novembre, midi dans la ligne Rouge du métro. Nous venons d'attendre 1/2 heure la ligne verde en interruption pour une durée indéterminée ('o metrô é interrompida por um período indeterminado devido a um terremoto simulado') à "Baixa-Chiado". Finalement la métro arrive et, nous descendons à "Alameda" le départ de la ligne Rouge et nous allons au terminus "Oriente". Là-bas nous seront sur le site de l'Expo Universelle ou Mondiale de 1998. Nous allons voir "lo oceanário"! Des photos dans les stations...

Lo Rossio

Rossio_Lisboa_2007

Le Rossio (N°1 sur la carte ci-dessous) est le nom populaire de la place de Pedro IV (en portugais la Praça Dom Pedro IV) dans la ville de Lisbonne, au Portugal. Il est

situé dans le "Downtown Pombaline" (ville basse, la Baixa) de Lisbonne et a été l'une de ses principales places depuis le Moyen Age. Il a été le théâtre de révoltes populaires et les fêtes (les corridas et les exécutions), et il est maintenant l'un des lieux de rencontre préféré des lisboètes et des touristes. Ce quartier, totalement anéanti par le tremblement de terre du 1er novembre 1755, fut entièrement reconstruit au cours de la seconde moitié du XVIIIème siècle par le futur Marquis de Pombal.
Le nom actuel du Rossio rend hommage à Pedro IV, roi du Portugal, ainsi que premier empereur du Brésil (en tant que Pedro I). Sa statue de bronze est vu au sommet d'une colonne au milieu de la place.
Je l'ai vu cette place, c'est beau... de toute manière j'aime Lisbonne! C'est une ville à voir et à revoir, et je suis sûre que si j'y retourne une 3ème fois, je verrais pleins d'autres choses que je n'aurais pas vu les autres fois!!!

Rossio_PracaDomPedroIV TeatroNacionalDMariaII Rossio___Teatro_D

Rossio est une place très animée, le vrai cœur de l'animation à Lisbonne. C´est là qu'on va manger, qu'on se retrouve pour boire un verre entre copains, il y a des terrasses sur toute la place, pour profiter de l'animation du lieu.
CafeNicola_01Le café Nicola fondé en 1929 par exemple, est un beau café de style "art déco" ou "art nouveau" très populaire dans le quartier Rossio. Cet établissement, est connu en particulier pour son association avec le poète Manuel Maria Bocage (1765-1805). Il a été un client régulier de l'ancien Café Nicola, qui était ici à la fin du 18e s. et qui a été un lieu de rencontre favori des écrivains, des poètes, des artistes littéraires et politiques. Dans le Café Nicola, Manuel Maria Barbosa du Bocage* y improvisait sonnets et poèmes satiriques. En 1797, il y sera arrêté, car sa bohème en tant que mode de vie affective et sa poésie ne sont pas au goût des autorités de l'État. Dans le nouveau Nicolas une statue, un mur de peinture et de paquets de sucre imprimé commémore le célèbre client. Ainsi c'est au n°24/25 que vous trouverez la petite façade amusante de ce café de l'histoire de Lisbonne. Quant au n°21 de la place, côté ouest, se trouve l'étroite boutique, la Tabacaria Monaco avec un joli décor intérieur, où le plafond garni de belles fresques surplombe l'élégant comptoir en bois foncé.
De chaque coté de la place il y a des fontaines de style baroque, et au centre il y a une grande colonne, qui fait 27 mètres de haut. Dans la partie basse, le piédestal, quatre figures féminines représentent la justice, la force, la modération et la sagesse, quatre qualités qu'avait Dom Pedro IV, le personnage en bronze qui se trouve tout en haut de la colonne. La place porte son nom et l'on trouve encore quelques plaques Dom Pedro IV dans les recoins de ce lieu.
TabacariaMonacoAu sol, le pavé est en forme de vagues, un design qui a été ensuite copié par les autres villes portugaises, et que l´on retrouve également dans les colonies portugaises, comme Macau et le Brésil. On trouve au nord de la place le théâtre national Doma Maria II**, un bel édifice néoclassique (N°2 sur la carte) construit entre 1841 et 1846 avec des colonnes ioniques. Sur cet emplacement se trouvait du XVIème au XVIIIème siècle, le palais de la Toute-Puissante Inquisition. Il y a eu aussi une église, mais elle a été détruite par le tremblement de terre de 1755, et reconstruite comme un théâtre. A gauche de ce bâtiment s'élève la façade de l'Estação do Rossio (N°3 sur la carte, Gare de la ligne de Sintra), un très bel exemple de l'architecture néomanuéline. J'en parlerais dans un prochain article... ainsi que de la place Figueira (N°4 sur la carte).

CarteRossio

*Manuel Maria Barbosa du Bocage (Setúbal, 15 Septembre 1765 — Lisbonne, 21 Décembre 1805), poète portugais. Bocage était fils de José Luís Soares de Barbosa, avocat, et de Mariana Joaquina Xavier l'Hedois Lustoff du Bocage, dont le père était français. La poésie de Bocage s'insère dans une période de transition entre le classicisme et le romantisme qui a eu une expression significative dans la littérature portugaise du XIX siècle. En 1982, il fut représenté sur les billets de banque portugais de 100 escudos (environ 50 cents d'euro) image du billet!

DSC_0053**Le Teatro Nacional de Almeida Garrett (N°2 sur la carte) sur le côté nord du Rossio a été construit par l'italien Fortunato Lodi à l'initiative de l'auteur et politicien temporaire libéral Almeida Garrett, et nommé par la reine Maria II, fille de Pedro IV. Le Palácio dos Estaus, un palais utilisé par les inquisiteurs pour mener à bien leur travail, se trouvait sur ce site à l'origine. La première pierre de la construction classique a été posée en 1842 et il a été officiellement inauguré quatre ans plus tard. L'intérieur a été détruit par un incendie en 1964 et pas ré-ouvert jusqu'en 1978 après des travaux de rénovation où l’on considéra alors qu’une rénovation complète s’imposait et on le dota de l’équipement technologique moderne.

La façade classique, domine le front nord du Rossio. Deux rangées de fenêtres sont entrecoupées de piliers Ioniens et surmontées par une rangée de fenêtres semi-circulaire.
DSC_0058Les bustes de célèbres poètes portugais ont été incorporés au-dessus des 17 fenêtres de l'étage moyen. Apollo et sept muses sont représentées dans le tympan triangulaire ci-dessus les six piliers du portique.
Les dessins originaux ont été réalisés par les Portugais António Manuel da Fonseca, avec l'italien Cesarino pour l'achèvement des travaux. Thalie et Melpomène, les chiffres symbolisant la comédie et la tragédie, debout à droite et à gauche du pignon. S'élevant au-dessus de tout cela est Assis Rodrigues statue de Gil Vicente, l'ancêtre du théâtre portugais dans le XVIème siècle.